L'inflation des matériaux ne se calme pas pour les industriels de l'habitat fabriquant les divers produits destinés aux travaux - de l'étanchéité de toiture aux cloisons en plaques de plâtre, en passant par les panneaux de particules ou les verrières intérieures.
Pour l'heure, la demande de leurs clients les artisans du bâtiment ne faiblit pas, mais « tous les industriels se demandent jusqu'à quand le budget des particuliers pourra encaisser ces hausses de prix », commente Jean-Luc Guéry, président d'Inoha, un syndicat de 260 industriels.
L'acier, plus forte hausse
Le syndicat a sondé un tiers de ses adhérents. 74 % des répondants déclarent que le prix de leurs achats continue d'augmenter. « Certains matériaux à la fabrication très énergivore comme l'aluminium et le verre flambent à cause de l'énergie. Pour d'autres comme l'acier, la hausse semble plus spéculative : la demande des artisans du bâtiment restant forte, l'offre augmente ses prix », explique Jean-Luc Guéry.
L'inflation a débuté à la fin de 2020 . A ce stade, « la plus forte hausse est l'acier, dont le prix a plus que doublé et continue d'augmenter, suivi du bois, qui a presque doublé mais s'est maintenant stabilisé, et de l'aluminium, qui s'est renchéri plus récemment mais déjà de près de 60 %. Même les panneaux de particules ont augmenté d'environ 40 % du fait du doublement du prix de la colle », égrène Jean-Luc Guéry.
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L'explosion de la demande de rénovation des logements tend les coûts
Sur certains produits de rénovation de l'habitat comme les verrières d'intérieur, qui allient deux matières ayant flambé, l'aluminium et le verre, « le prix a augmenté d'environ 15 % en six mois et la hausse ne fait que commencer, car l'énergie restera durablement chère », estime-t-il.
Tensions sur la domotique
Les tensions sur l'approvisionnement sont moindres qu'en 2021 mais perdurent. Cela affecte surtout les industriels des équipements de domotique. « Certains ont réduit leur plan de vente 2022 de 30 % par manque de composants électroniques », remarque Jean-Luc Guéry.
Dans ce contexte, les industriels ne sont plus en position de négocier leurs achats. « Avant la crise sanitaire, l'acier s'achetait par lots correspondant à quatre ou six mois de consommation. Aujourd'hui, c'est terminé, les industriels doivent l'acheter sur le marché spot », observe le président d'Inoha.
Par Myriam Chauvot
Publié le 15 févr. 2022 à 8:02
Mis à jour le 15 févr. 2022 à 8:08
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