Immobilier : le marché des logements neufs se réveille

Cela ressemble fort à une sortie de crise, malgré l'inquiétude sur la raréfaction des permis de construire . Le marché des logements neufs a fortement rebondi au deuxième trimestre 2021, selon les données du ministère parues mardi matin. Tant l'offre que la demande se sont envolées, tout en restant encore inférieures pour le moment à leur niveau de 2019 avant la crise sanitaire. Les mises en vente de logements neufs ont augmenté de 46 % entre avril et juin, comparé au deuxième trimestre 2020 qui constituait le point bas du marché, marqué par le premier confinement. Près de 30.800 logements ont ainsi été commercialisés au cours du trimestre et les acquéreurs sont au rendez-vous : les réservations ont grimpé de près de 40 % comparés à la même période il y a un an, pour représenter 30.200 logements. Moins d'annulations« Malgré ces fortes progressions, les niveaux de la demande et de l'offre au deuxième trimestre 2021 demeurent plus bas qu'au deuxième trimestre 2019 (respectivement - 13,8 % et - 12,0 %), signe que la promotion immobilière n'a pas retrouvé son niveau d'avant-crise », commente prudemment le ministère.

Immobilier : les logements neufs à Paris, une denrée de plus en plus rareImmobilier neuf : le palmarès des prix dans les grandes villes françaisesLe marché convalescent prend toutefois le chemin de la guérison totale. Signe de cette bonne santé : les annulations de réservations se sont nettement repliées (3.600, soit - 27,3 % par rapport au deuxième trimestre 2020) pour ne plus représenter au deuxième trimestre 2021 que 12 % des réservations. Ceci malgré un nouveau confinement national (le troisième) de début avril à début mai. Les appartements grands gagnants. Les grands gagnants de ce rebond du marché sont les appartements, dont les réservations ont grimpé de presque 42 % sur le trimestre écoulé, quelle que soit leur taille. Comparativement, les réservations de maisons progressent moins (+18,9 %), avec 2.000 vendues pour 2.350 mises en vente sur le trimestre. Mais en revanche, ces réservations ont porté sur des maisons beaucoup plus grandes. Celles de maisons de cinq pièces ou plus ont progressé de 33,7 %.Côté prix, ils restent sages. La transaction moyenne sur le marché des maisons individuelles neuves affiche une forte hausse de 7,6 %, à 330.500 euros, mais cela s'explique par la prédominance des ventes de grandes maisons, plus chères que les petites. Dans le même temps, le prix moyen des appartements vendus n'augmente que de 1,8 % en un an, à 4.400 euros le mètre carré. La hausse est plus forte pour les petites surfaces (entre 4,3 % et 4,4 %), tandis que le prix moyen des appartements de quatre pièces et plus baisse de 2,1 %.Immobilier : où les jeunes peuvent-ils acheter ?Les prix n'augmentent que modérément, mais partout ou presque. Le prix moyen au mètre carré des appartements neufs vendus au cours du trimestre ne recule qu'en Provence-Alpes-Côte d'Azur (-3,6 %). Dans les autres régions, sa progression varie de 1,7 % en Normandie à… 14,5 % en Corse, mais cette dernière est le seul territoire où les mises en vente ont baissé par rapport au deuxième trimestre 2020.Le rural plébiscité En termes géographiques, le Covid a fait muter le marché. Si les réservations augmentent dans toutes les régions, les zones les plus tendues et jadis les plus demandées sont désormais celles ayant le moins le vent en poupe. Il est vrai que ce sont aussi les plus chères . « Dans les zones A et A bis, qui réunissent Paris, une grande partie de l'Ile-de-France, la Côte d'Azur et la zone frontalière avec la Suisse, les mises en vente augmentent plus fortement que la moyenne nationale (+61,6 % par rapport au deuxième trimestre 2020), tandis que les réservations progressent moins (+25,5 %) », détaille le ministère. Les acquéreurs préfèrent les villes moyennes de la zone B1 (agglomérations de plus de 250.000 habitants), où les réservations ont bondi de 54 %, voire les villes de la zone B2 (plus de 50.000 habitants), mais surtout le rural : c'est en zone C que la demande et l'offre ont progressé le plus fortement, respectivement de 54,5 % et 88 %. Vu le faible marché qu'est la zone C, ces hausses ne représentent toutefois que moins de 500 réservations et moins de 750 mises en vente supplémentaires.

Par Myriam Chauvot

Publié le 17 août 2021 à 11:55Mis à jour le 17 août 2021 à 16:14

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